L'Hippias Majeur est un dialogue de Platon qui met en scène Socrate et le sophiste Hippias. Les deux orateurs discutent du mot grec « Καλόν », vulgairement traduit comme le « beau ». Ce dialogue est un texte aporétique, ce qui signifie que la discussion n'aboutit pas à proprement parler, elle est sans issue. En revanche, ce court texte pose les prémisses des thèses platoniciennes concernant les idées et les réalités intelligibles. Tout au long du dialogue, Socrate utilise le procédé de l'interlocuteur anonyme afin de faire intervenir un personnage imaginaire qui fait objet d'intercesseur entre Socrate et Hippias. En fait, cet intercesseur anonyme est une sorte de double fictif de Socrate, duquel on apprend à la fin de l'oeuvre qu'il habite au sein de la maison de Socrate. Ce personnage sert à Socrate de personnage critique envers Hippias sans avoir à engager sa propre personne dans ses propos virulents et représente le moi intérieur de Socrate concernant ses doutes et ses interrogations. Hippias propose quatre réponses à la question, qu'est ce qu'est le beau ? Quatre réponses qui seront interrogées et réfutées tour à tour par Socrate et son double fictif. Premièrement, Hippias répond que le Beau, c'est une belle vierge. Réponse simple et futile qui permet à Socrate d'enchaîner sur d'autres raisonnements étant donner que pour Hippias le beau est une vierge uniquement, et qui plus est, belle. Il dit ensuite que le beau, est l'or, ce qui encore une fois est une définition trop restreinte pour Socrate. Le beau, c'est ensuite une vie humaine réussie et glorieuse, puis finalement, ce qui est convenable. Socrate donnera deux autres réponses à la question posée mais finalement ce n'est pas le résultat qui importe, mais bien l'étude de la polysémie du mot « beau », tout ce qu'il en retourne et les cheminements de pensée qui en font de ce dialogue de Platon un texte remarquable de la pensée philosophique.